Finalement je me pose à Entraque dans la vallée du Gesso, dans le massif de l'Argentera.
La vallée du Gesso (en italien valle Gesso, en occitan Val Ges), est une vallée du Piémont italien formée du vaste bassin du torrent Gesso, fortement modelé par l'action des glaciers.
Elle est située dans la province de Coni.
La vallée du Gesso fut probablement habitée dès l'époque préromaine par les Ligures Apuani (Liguri montani), vaincus et assujettis par les Romains en 14 av. J.-C. La vallée présentait à l'époque un intérêt stratégique et commercial considérable, du fait de la présence de la voie du col de Fenestre (route du sel), importante voie de communication entre la côte et la plaine du Pô citée même par le géographe grec Strabon. La vallée du Gesso fut réunie au municipe de Pedona (aujourd'hui Borgo San Dalmazzo), et il s'y construisit probablement des colonies romaines.
Le christianisme commença à pénétrer dans la vallée vers le milieu du iiie siècle, avec la prédication de Saint Dalmas de Pedona. Vers l'an 600 arrivèrent des moines bénédictins qui fondèrent l'abbaye de Pedona, et celle-ci prit le contrôle de toutes les terres de la vallée.
En 901, l'empereur Louis III fin don de l'abbaye et des terres dépendant de celle-ci à l'évêque d'Asti. À cette époque, la vallée fut la cible d'incursions sarrasines.
Au xiiie siècle, après être brièvement restée sous le contrôle du marquisat de Saluces, la vallée passa sous la seigneurie des Anjou, qui avaient créé un comté au Piémont avec Coni pour chef-lieu. C'est à peu près à cette période que les villages de la vallée se constituent en communes libres ; elles reconnaissent la juridiction de l'abbaye de Pedona, mais jouissent d'une liberté et d'une autonomie larges.
Au xive siècle, la vallée passa sous le contrôle d'Amédée VI de Savoie, le « Comte Vert », qui la céda en fief au marquis Carlo di Ceva en 1373. La vallée revint sous le contrôle direct de la maison de Savoie en 1424, et suivit la destinée du duché jusqu'au traité de Cateau-Cambrésis en 1559.
À cette époque, la vallée jouit d'une certaine tranquillité. Au xive siècle, il est signalé une circulation importante, aussi bien civile que militaire, sur la route du col de Fenestre. À la fin du xve siècle, on signale une présence accrue de l'Église vaudoise.
La peste de 1630-1631 fait de nombreuses victimes dans la vallée. En ces mêmes années, Valdieri et Entracque furent érigés en nouveaux fiefs, tandis que Roaschia le sera plus tard vers la fin du xviie siècle.
Après la Révolution française de 1789, la vallée voit diverses activités militaires. En 1793, les troupes savoyardes stationnent longuement dans la vallée, et en 1798 c'est au tour des troupes napoléoniennes de descendre du col de Fenestre. La vallée est annexée à la France. Les troupes françaises s'adonnent à des razzias et à des pillages, tandis que les autorités françaises s'engagent en particulier dans la lutte contre la contrebande. Avec la Restauration de 1814, la vallée revient sous le contrôle de la maison de Savoie.
Le xixe siècle voit la vallée frappée de plusieurs catastrophes naturelles, et en particulier plusieurs inondations. En 1855, le roi Victor-Emmanuel II visite la vallée et est très impressionné par ses caractéristiques. En 1857, les communes d'Entracque et Valdieri cédèrent au roi les droits de chasse sur les territoires communaux : c'est ainsi qu'est créée la « réserve royale de chasse », qui avec le temps deviendra l'actuel parc naturel des Alpes maritimes. La présence de la famille royale entraîne une grande effervescence économique : les Terme di Valdieri sont construits, ainsi que de nombreuses maisons de chasse, et les Savoie viennent très souvent en vacances d'été dans la vallée, apportant des bénéfices considérables à l'économie locale. La reine Hélène se distingua en ce sens, elle s'engagea beaucoup dans des initiatives bénéfiques à la vallée.
En 1928, l'unité administrative de la vallée est interrompue, avec l'incorporation du territoire de Roaschia à la commune de Roccavione ; la commune de Roaschia deviendra indépendante en 1946.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la vallée est concernée par les activités des partisans et par les ratissages correspondants des troupes de l'Axe.
Après la Seconde Guerre mondiale, l'économie de la vallée subit d'importantes transformations. Les activités traditionnelles agricoles et pastorales perdirent de l'importance en proportion, et il s'amorça un phénomène d'appauvrissement qui entraîna progressivement un flux migratoire, avec pour conséquence le dépeuplement des vallées6. Plusieurs activités industrielles s'installèrent sur le territoire de la vallée, parmi lesquelles les carrières des sociétés Italcementi et Buzzi-Unicem ; par contre il se produisit une baisse du flux touristique, surtout dans la vallée de Roaschia. À partir de la fin des années 1960, on commença la construction de la centrale hydroélectrique d'Entracque, qui apporta de nouveaux emplois à la vallée. Depuis les années 1980, on assiste à une relance de l'activité touristique, avec la création du parco naturale dell'Argentera (devenu ensuite parc naturel des Alpes maritimes)4, l'intensification de la gestion des refuges, le passage de l'itinéraire de randonnée de la Grande Traversata delle Alpi (Grande traversée des Alpes) d'abord et de la Via Alpina ensuite, et la récupération à visée touristique des vieilles structures de la réserve royale, comme par exemple la maison de chasse du vallon de Valasco, restaurée et réutilisée comme refuge (refuge Valasco).
Vous avez tout lu... Bravo ;-)
Samedi 07 septembre
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