vendredi 5 octobre 2012

Niervèze


Un petit tour dans le massif du Cantal



Niervèze (1050 m d'altitude) et au fond le puy Griou
Le four à pain
Le four à pain
Le four à pain
Le four à pain
Détail d'un linteau

Jusqu’au 19ième siècle les grands axes routiers ne passaient pas au cœur des massifs et les gens vivaient souvent en autarcie dans les vallées isolées. Pratiquement partout était cultivé le seigle, les terres étant trop pauvres pour la culture de l’avoine. Le grain de seigle servait à faire du pain et la paille était utilisée, depuis la période des gaulois, pour couvrir les toits. 


Les avantages de la chaume étaient multiples : gratuite, cultivée sur place, abondante, légère, facile à poser et à réparer par les paysans mêmes, très isolante et constituant une réserve de foin pour le bétail en cas de famine. Vers le milieu du 19ième siècle la moitié des maisons du Cantal étaient encore couvertes de chaume.

La disparition des toits en chaume est dû en partie aux changements agricoles. Les cultures de céréales traditionnelles étaient abandonnées progressivement en faveur de l’élevage des hauts plateaux à partir de 1850 ce qui entraînait la rarification de la paille. En plus, le remplacement de la faucille par la batteuse mécanique qui cassait les tiges a sonné le glas des toits de chaume.

Mais la raison principale était le risque d’incendies qui pouvaient détruire des villages complets en se propageant de toit en toit. (ex. le 2 octobre 1884, 57 maisons sur 72 partent en fumée à Montgreleix (15)). Les dégâts étaient tellement grands que les assurances refusaient d’assurer des maisons avec une toiture en chaume. Vers la fin du 19ième siècle les chaumières étaient interdites dans la plupart des communes en Auvergne par des arrêtés municipaux qui en proscrivirent l’usage sous la pression des compagnies d’assurance. 


En plus, changer sa toiture était aussi une question de prestige. La chaume étant considérée comme la couverture du pauvre, dès que les habitants avaient les moyens de la changer par la pierre, ils le faisaient sans hésiter. La paille a enfin cédé sa place à la lauze, l’ardoise, la tôle et la tuile, selon les époques et les endroits. Les toits en chaume étaient très légers et les charpentes pas assez solides pour soutenir un toit en lauzes sans remplacement des poutres. Ceux qui ne voulaient pas changer la charpente utilisaient la tôle qui était aussi légère que la chaume. On reconnait encore ces bâtiments qui ont souvent un escalier en pierre sur le côté du pignon qui permettait de faire facilement les réparations du toit de chaume, ce qui n'est pas le cas sur les toits de Niervèze.


Toit de chaume sur habitat traditionnel du Cantal
Toit de chaume sur habitat traditionnel du Cantal
Toit de chaume sur habitat traditionnel du Cantal
Toit de chaume sur habitat traditionnel du Cantal
Toit de chaume sur habitat traditionnel du Cantal
Gros plan sur la chaume
Gros plan sur la chaume
Lauzes et chaume
Mon cheval blanc  ;)



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